Amnésie temporaire

mercredi 6 avril 2005

Occupation

Ah, j'allais oublier de dire qu'il y avait du monde à Rennes à la manif' de samedi pour l'éducation même si c'était pas la foule des grands jours. Si ma mémoire ne me joue pas de tour sur ce coup-là, les estimations donnaient 3 à 5 000 motivé(e)s. Et aujourd'hui mercredi, les p'tits gars ont occupé le rectorat avant de se faire sortir par les pandores.



La claque !

Entrevue il y a deux jours de ça aux actualités télédiffusées en francetroirama, Rokia Traoré est en train de me faire beaucoup de bien avec son opus Bowmboï. C'est absolument superbe... Des cordes très classiques, parfois quelques percussions, et surtout une voix. Une voix qui enchante. Qui envoute.
Bowboi
Dans un autre style, j'ai une tendresse particulière pour c't'artiste qui fait pas d'manières. Kent nous revient et c'est du bonheur tout plein. Surtout avec Bienvenue au club qui ouvre l'album éponyme. Un petit bijou qui reste en tête et donne envie de sauter en l'air. Si, si ! Ah bon ? C'est grave ? Tant pis, j'en reprendrai quand même !

Bienvenue au club



mardi 5 avril 2005

Identification des schémas

Bon, je suis vraiment à la bourre au niveau des revues de mes lectures. Alors retroussement de manches (pas facile avec un t-shirt), et hop !

Identification des schémasLe premier sur la liste, c'est Identification des schémas de William Gibson. Et c'est où ? Au Diable vauvert évidemment ! Ca ressemble à de la SF, ça a le goût de la SF, mais ça n'en est pas !! Le pape du Cyberpunk a écrit un roman qui serait tout à sa place dans une collection de littérature générale. A ce point près que le thème du livre, le sens dans nos sociétés modernes, est traité façon Gibson. Avec du nerf, du décalage horaire et des idées qui font mouche comme cette "maladie" dont souffre l'héroïne. Cayce Pollard est hypersensible aux marques et à leurs logos. Le bibendum michelin la rend malade et elle sait d'un coup d'oeil si le nouveau logo d'un fabriquant de tennis fonctionne. L'intrigue s'articule autour d'un film. LE film. Des séquences apparaissent sur Internet et une communauté s'est créée autour de ces extraits. D'où viennent-ils ? Dans quel ordre faut-il les visionner ? Qui est le créateur ? S'agit-il d'une oeuvre entière livrée par petits bouts ou est-elle diffusée au fur et à mesure de sa création ?

Cayce va tenter de répondre à ses questions, alors que son univers est dangereusement mis à mal. Quelqu'un semble lui en vouloir. Pourquoi ? Jalousie professionnelle ou enjeux plus profond ? Dans le monde de l'après 11 septembre les repères ont volé et il devient difficile de savoir à qui se fier.

Gibson signe le roman d'un certain monde, entre déracinement et culture planétaire, objets cultes, culte de l'objet et oeuvre d'art. En mettant en scène la quête de sens autour du film, Gibson nous présente un miroir qui dévoile en creux le vide de sens au coeur de nos sociétés contemporaines.



vendredi 1 avril 2005

Hoplà...



Les lycéens sont dans la place !!!

Après les manifestations, les lycéens sont passés aux bloquages et aux occupations de lycées. Aujourd'hui, ce sont les rectorats de Paris et Toulouse qui auront connu les joies d'une activité imprévue. Il y a quelques jours, je suis passé avenue Janvier à Rennes et j'ai eu la surprise de la trouver bloquée par des lycéens. L'avenue de la gare HS, ça signifie pas mal de perturbations comme on dit pudiquement. Parfois, le ton monte entre lycéens déterminés à être pris au sérieux et certains adultes - responsables par nature - qui condamnent leurs actions.

Je dois avouer que je suis assez admiratif de ces "jeunes" qui se sont engagés dans un bras de fer avec un gouvernement qui les méprise ouvertement. Chapeau bas ! Face à un ministre qui se tait et joue le pourrissement de la situation, ils tiennent bon et multiplient les actions. Ils ne sont pas forcément tous concernés directement, beaucoup pourraient jouer la carte "après moi, le déluge", mais ils se sont engagés pour défendre une éducation qui leur tient à coeur et le font pour ceux qui viendront ensuite. Beaucoup d'adultes responsables devraient en prendre de la graîne.

Et que l'on n'aille plus dire que les jeunes se foutent de tout et n'ont aucun respect. Ils en ont pour l'éducation nationale, leur mouvement en est la meilleure preuve.

Pour info, voici la liste des lycées qui sont / ont été bloqués ces derniers jours dans le département :
LYCÉE BREQUIGNY RENNES bloqué 24 et 25
LYCÉE CHATEAUBRIAND COMBOURG : 22-23 24-25 mars
LYCÉE RENE CASSIN MONTFORT-SUR-MEU : nuits du 21-22 et 22-23 24 25 : grève
LYCÉE DESCARTES RENNES : vendredi 18 mars, 30,31, journée de "deuil" le 1er avril
LYCÉE JEAN MACE RENNES
LYCÉE DU RHEU
LYCÉE SEVIGNE, bloqué 25, 29 et 31 mars
LYCÉE E ZOLA RENNES: bloqué 24 et 25

Liste nationale ici et article de Libé Le «mini-Mai 68» lycéen continue.



jeudi 31 mars 2005

Hors d'oeuvres d'art

Rions un peu. Trouvé via Big Picture, le blog de Corine Lesnes, journaliste du Monde dans le pays du grand N'importe-quoi, ce coup de l'artiste anglais Banksy qui a installé, sans se faire prendre, certaines de ses oeuvres dans des musées new-yorkais. J'aime beaucoup !!

L'action en image, c'est là-bas.

Les oeuvres, ici :



Réseau Voltaire Out

Je viens de tomber , via Rezo.net, sur un article intitulé La fin du Réseau Voltaire signé de Michel Sitbon, Gilles Alfonsi, et Jean-Luc Guilhem. Les signataires étaient jusqu'au 26 février 2005 membres du Conseil d'administration du Réseau Voltaire. Ils expliquent comment le Réseau Voltaire a été infiltré puis retourné. Très instructif. Où comment une bonne idée à la base peut dévier de sa trajectoire initiale à l'insu du plein gré de certains de ses membres.

Il apparaît évident, avec ce que l'on sait maintenant, que la publication des thèses de Thierry Meyssan aura été, dès le départ, instrumentalisée par la diplomatie française pour déployer une "ligne" diplomatique de type "gauchiste" aussi bien dans le monde arabe qu'en Amérique latine. (...) Le naufrage du Réseau Voltaire sera probablement son dernier service rendu à la connaissance du monde qui nous environne: on sait maintenant comment une association se fait infiltrer et retourner. On voit même comment un individu peut se faire instrumentaliser, comment un travail peut changer d'orientation, par les subtils leviers de la manipulation étatique.

Je ne connais pas le site amnistia.net qui publie ce document et encore moins ses auteurs. J'ai donc googlé pour trouver que

  • Michel Sitbon est éditeur de la collection "l´esprit frappeur" et l'auteur de deux ouvrages dans cette collection, Plaidoyer pour les sans-papiers et Un génocide sur la conscience en 98. Après vérification, il est aussi éditeur de matos pronographique depuis 85, ceci permettant sans doute de financer cela.
  • Gilles Alfonsi est le rédacteur en chef de la revue Combat face au sida : santé, drogue, société. Il a écrit Sida : ordre et désordre du monde (Golias). Il est aussi membre du conseil national du PCF, dans la mouvance critique.
  • Jean-Luc Guilhem est membre du comité éditorial de la revue Combat face au sida : santé, drogue, société.


Switch off

Je voudrais profiter du coup de gueule d'hier sur l'amendement anti-éolien pour parler un peu d'économie d'énergie. J'ai trouvé sur le site du cabinet SIDLER une étude extrèmement intéressante. Il s'agit d'une campagne de mesure des consommations électriques effectuée sur les équipements de bureautique et d'éclairage dans 50 bâtiments de bureau de la région PACA. Et c'est très instructif !!

Pour les ordinateurs (écran et unité centrale), la consommation totale d'électricité a été étudiée suivant le matériel, puis décomposée suivant l'état de l'équipement. Le résultat est édifiant. Pour les écrans, la consommation moyenne est de 161 kWh/an :

  • 25 % de la consommation correspond à l'état de marche avec utilisation,
  • 68 % à l'état de marche sans utilisation, et
  • 7 % à l'état de veille ou d'arrêt.

Ce qui signifie qu'environ les deux tiers de la consommation électrique des écrans correspondent à du gaspillage : écran allumé mais non utilisé.

Pour les unités centrales (consommation moyenne de 215 kWh/an), le constat est le même avec des chiffres encore plus éloquents :

  • 16 % de la consommation correspond à l'état de marche avec utilisation,
  • 77 % à l'état de marche sans utilisation, et
  • 7 % à l'état d'arrêt.

On peut tirer deux constatations de ces quelques chiffres :

  1. l'utilisation avisée des gestionnaires d'énergie, aussi bien pour l'écran (réglé sur 10 minutes par exemple) que pour l'unité centrale (20 minutes semble plus approprié), permettrait de réduire de manière plus que significative le gaspillage constaté ;
  2. les ordinateurs consomment de l'électricité même à l'arrêt. Je ne le savais pas non plus. A quoi est-ce dû ? Aux transformateurs intégrés aussi bien aux écrans qu'aux unités centrales. Eteints, mais branchés, ils continuent de consommer. Pour éviter cette consommation cachée, il suffit d'acheter une barette multiprise à interrupteur et d'y raccorder l'ensemble du matériel informatique.

D'après l'étude, les économies correspondantes seraient :

  • pour l'utilisation du gestionnaire de veille à 10 minutes pour l'écran de 119 kWh/an, soit 60 % d'économie ;
  • pour l'utilisation du gestionnaire de veille à 20 minutes pour l'unité centrale de 104 kWh/an, soit 51 % d'économie ;
  • pour l'utilisation d'une barette multiprise de 23 kWh/an, soit 6 % d'économie.

Simple comme bonjour, non ? Encore faut-il le savoir...



mercredi 30 mars 2005

Amendement pourri

Je suis assez remonté ce matin ce soir. En fait, je n'avais pas cru que cet amendement passerait jusqu'à ce que je lise que c'était chose faite tout à l'heure. Mais bon, calmons-nous avant de résumer.
Inspiration
Expiration
Aooouuuuuummmm...

Bref. Donc, dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, la France s'est engagée au niveau européen pour produire 21 % de son électricité à partir de sources renouvelables (vent, biomasse, soleil, barrages, etc.) à l'horizon 2010. Pour cela, différents mécanismes ont été mis en place afin de permettre le développement de des filières. Pour l'éolien, il s'agit d'une obligation pour EDF de racheter l'électricité produite à un tarif fixé par le gouvernement, tarif d'incitation suffisamment élevé pour créer une dynamique. L'objectif étant pour l'éolien d'arriver à une capacité de production de 5 à 10 000 MW, ce qui n'est pas rien. Etaient éligibles à ce tarif de rachat les projets dont la puissance ne dépassait pas 12 MW.

Or, un amendement à la loi d'orientation sur l'énergie a été voté hier soir. Il n'est pas anodin car il change littéralement les règles du jeu. Ainsi, ce ne sont plus les projets de puissance inférieure à 12 MW qui sont éligibles, mais ceux d'une puissance supérieure à 20 MW. Fini donc les "petits" projets. Exit l'investissement local dans des projets construits avec la population comme cela a été fait par l'association Avel Pen ar Bed en Finistère ou bien comme cela est / était prévu par Eoliennes en Pays de Vilaine près de Redon.

S'agit-il de protéger le paysage ? FOUTAISES !!! Il s'agit purement et simplement de couler une filière pour le bénéfice d'une autre, déjà toute puissante en France.

Il y a énormément à dire et à faire sur le sujet. Mais comme sur d'autres thèmes, derrière les discours gouvernementaux dégoulinant de belles paroles pour l'opinion publique, il y a les actes qui ne correspondent pas à une vision politique mais à des intérêts bien placés.



lundi 28 mars 2005

Pour compenser...

MeucsCette fois, c'est en flânant sur culture-sf.com que j'ai trouvé cette traduction de Meat the press, un texte de Terry Bisson qui s'attaque aux conditions de détention des détenus afghans sur les bases militaires américaines. Le texte date de février 2003, bien avant Abou Ghraïb.

Pour le coup, on se situe de l'autre côté du spectre politique américain puisque Terry Bisson a écrit une biographie de Mumia Abu Jamal. Allez, je rajoute Meucs sur ma liste de bouquins à lire.



Simmons out

Bon, je suis un peu à la ramasse dans les mises à jour du blog. J'avais prévu de mettre en ligne ma lecture de "Identification des schémas" de William Gibson, et puis en déambulant sur fras, je suis tombé sur ce texte de Dan Simmons issu de Worlds Enough & Time (Subterranean Press, 2002) (d'après le site galaxies-sf.com cette fois).

«Alors que j’écris ces lignes, en ces premiers mois, ces premières heures du XXIe siècle, la vaste et rancunière machine de la critique universitaire est pilotée par les mains mortes de quelques nabots français tels que Michel Foucault et Jacques Derrida. La France, une nation qui, selon toute probabilité, n’a produit ni grand écrivain ni grande littérature durant la totalité du XXe siècle contrôle néanmoins la totalité du discours sur la littérature du XXIe siècle, et ce grâce au sophisme tout simple qui consiste à nier le caractère central de l’auteur, la réalité des personnages et la puissance transcendante du langage et de la littérature elle-même. Comme l’écrit Tom Wolfe dans un récent essai : «Ils (Foucault, Derrida et leur légion lycanthropique de suiveurs) ont commencé par gonfler hors de toute proportion une déclaration de Nietzsche selon laquelle il n’est pas de vérité absolue, mais seulement plusieurs «vérités», qui sont autant d’outils de divers groupes, classes ou forces. À partir de là, les déconstructionnistes ont abouti à la doctrine selon laquelle le langage est le plus insidieux des outils. Le devoir du philosophe est de déconstruire le langage, d'exposer ses arrière-pensées et de contribuer à sauver les victimes de l’«establishment» américain : les femmes, les pauvres, les non-Blancs, les homosexuels et les arbres.»

J'avais bien aimé Hypérion et ses suites, ainsi que l'échiquier du mal et les forbans de Cuba. Tant pis... M'ferait presque penser à Dantec pour le coup. Pas grave, il y a tellement d'auteurs intéressants à découvrir.



jeudi 24 mars 2005

Prisonniers de guerre

Je voudrais annoncer la tenue à Lorient les 8 et 9 avril prochain d'un colloque international sur la captivité des prisonniers de guerre. Le programme dès demain, mais ce soir, je vous offre les affiches, très belles, du colloque et de l'exposition à la base du projet.

Colloque Expo



dimanche 20 mars 2005

Le libraire

Je viens de finir le libraire de Régis de Sa Moreira au Diable Vauvert (encore et toujours !). Pour moi, c'est la rencontre de Magritte et de Fantasia (cherchez pas !). J'adore !

Le libraire



samedi 19 mars 2005

Au diable

J'en profite pour dire tout le bien que je pense de la maison d'édition qui a commis La parabole des talents : Au diable Vauvert. Une maison qui se définit comme "indépendante, alternative et de convictions". Tout un programme. Et je dois dire que par les temps qui courent, l'indépendance d'une maison d'édition est une chose qui se fait rare, et donc qui devient précieuse. Quand en plus, elle est alternative et de convictions, je suis charmé. Et quand la conviction est qu'"un humanisme nouveau doit et va trouver à s'exprimer", et qu'on trouve pèle-mèle mauvais genres et documents sans distinction de collection, je dis BANCO ! Les découvrir, c'est les adopter !!

Parmi ceux que j'ai déjà dévorés et adorés, en plus des deux paraboles d'Octavia E. Butler, il y a :

  • La folie de Dieu et Rihla (récits initiatiques dans des univers historiques fantastiques) de Juan Miguel Aguilera,
  • L'évangile du serpent et L'ange de l'abîme (Tomes 1 et 2 de la trilogie des prophéties) de Pierre Bordage,
  • American Gods (mythologies celtiques et nordiques contre mythes modernes) de Neil Gaiman

La folide Dieu Rihla L'évangile du serpent L'ange de l'abîme American Gods



La parabole des talents

La parabole des talents ''Tout ce que tu touches
Tu le changes.

Tout ce que tu changes
Te change.

La seule vérité permanente
Est le Changement.

Dieu est Changement.''

Fin - provisoire - de ma période science-fiction et humanisme. J'ai terminé hier la lecture de La parabole des talents d'Octavia E. Butler, livre pour lequel j'avais déjà témoigné de mon intérêt ici. J'avais beaucoup aimé le premier tome, La parabole du semeur, qui raconte, à travers son journal, l'histoire d'une toute jeune femme noire, Lauren, dans un futur proche où la société américaine est en pleine désagrégation. Fille de pasteur, elle crée son propre univers religieux, Semence de la Terre, autour d'une idée phare : Dieu est changement. Après la destruction de la communauté dans laquelle elle a grandi et la mort des siens, elle fuit sur les routes. Au hasard des rencontres et des dangers, elle consolide sa foi et commence à prêcher.

On retrouve dans La parabole des talents l'héroïne à travers son journal au fur et à mesure de sa découverte par sa fille. La communauté qu'elle a fondé se développe, mais les temps ne sont pas appaisés et l'intégrisme religieux menace. J'ai repris avec enthousiasme le cours de cette histoire, retrouvé des personnages forts, et l'espoir, jamais éteint, de construire un monde meilleur. J'ai lu quelque part sur la toile qu'il s'agissait d'un roman de sf féministe. Eh bien oui ! Les femmes SONT et FONT cette histoire d'espoir et de lutte qui pourrait être notre tellement le futur décrit par l'auteur trouve des échos dans les germes pourris de la situation actuelle.

J'ai donc repris avec enthousiasme cette histoire, et je n'ai pas été déçu. L'écriture est agréable, malgré quelques utilisations abusives du passé simple que je mets sur le compte de la traduction, et l'utilisation du journal de l'héroïne, mise en perspective par la lecture qu'en fait sa fille des années après l'action, permet de garder une unité au récit malgré son étalement sur plusieurs années. Enfin, la référence à la parabole des talents à deux reprises - au début et à la fin du livre - n'a pas manqué de questionner mon ignorance en la matière (mes seuls cours de catéchisme ont été les BD dans Astrapi et Okapi !!). Quel sens y donner dans le contexte du livre ? J'ai donc farfouillé sur la toile dans l'espoir de ne pas passer à côté de l'interprétation de cette parabole.

Car le royaume des cieux est semblable à un homme sur le point d'accomplir un voyage en terre lointaine. Il appelle auprès de lui ses serviteurs et leur distribue ses biens. A l'un, il remet cinq talents ; à l'autre, deux ; au troisième, un seul. A chacun, il donne selon ses capacités respectives. Puis sans attendre, il se met en route.
Celui qui avait reçu cinq talents s'en fut négocier avec quelqu'un qui possédait une somme équivalente et l'opération lui permit de récolter cinq nouveaux talents. Celui qui en avait reçu deux fit de même. Le dernier, à qui l'on n'avait remis qu'un seul et unique talent, creusa un trou dans le sol où il enfouit l'argent confié par son maître.
Lontemps après, celui-ci revint et fit comparaître ses serviteurs. A chacun de ceux qui avaient su faire fructifier la somme remise, il tint le discours suivant : "C'est bien, bon et fidèle serviteur, tu as su te montrer digne de la confiance que j'avais placée en toi, je puis désormais m'en remettre à tes mérites et te confier un vrai trésor. Entre, sois le bienvenu dans la joie du Seigneur."
Quant à celui qui s'était contenté d'enterrer son talent de peur de le perdre, le maître parla en termes sévères : "Mauvais serviteur, homme paresseux... Sachant que j'avais moissonné là où je n'avais pas semé, et récolté là où je n'avais pas fertilisé, tu aurais dû remettre le talent reçu entre les mains du banquier. A mon retour, j'aurais ainsi trouvé mon capital enrichi des fruits de l'usure. Qu'on lui retire ce talent pour le remettre à celui qui en a déjà dix. Car les vertueux recevront davantage et seront comblés ; en revanche le misérable se verra privé de tout, même du peu qu'il possède.

Bible du Roi James Evangile selon Saint Mathieu, 25, 14-30

L'explication la plus claire de cette parabole, je l'ai trouvée ici. Il faudrait voir dans la parabole une description du jugement dernier. "Ainsi pour avoir part au salut, il ne suffit pas d'écouter la parole de Dieu, il faut la mettre en pratique pour lui faire porter du fruit. (...) L'optique est celle d'une exhortation à se montrer actif en faisant passer dans ses actes le message évangélique."

Le sens de la parabole est illustré par le récit de Lauren qui consacre sa vie à transmettre le message d'espoir qu'elle a construit à partir des évangiles que son père, pasteur, lui a enseigné. Je ne suis pas certain de ne pas avoir perdu une interprétation en route, mais en tout cas je comprends un peu mieux le titre du livre et j'ai la satisfaction de ne pas être passé à côté d'éléments importants comme ça a été le cas lors de ma lecture de La grande faucheuse de James Morrow.



< 1 2 3 4 5 6 7 8 >

Calendrier

« décembre 2005
lunmarmerjeuvensamdim
1234
567891011
12131415161718
19202122232425
262728293031