Amnésie temporaire

jeudi 25 août 2005

Rentrée littéraire

Où comment il est difficile de s'y retrouver

Puisque c'est la rentrée littéraire, parlons bouquins et auteurs ! Via la Muselivre :

  • la sélection de rentrée France Culture / Télérama. Vingt livres (10 en littérature française, 10 en étrangère) parmi les 663 romans de cette rentrée aussi prolifique que la précédente. A part Marie Darrieussecq, je ne connais aucun des auteurs sélectionnés.
  • Un Pour / Contre le dernier Amélie Nothomb (Acide Sulfurique) chez Lire.
  • Un portrait de Dantec chez Lire encore où l'on apprend que s'il vire facho c'est «à cause des drogues, à cause de son désespoir profond et de sa façon naïve de se mettre en avant pour prendre des coups» (dixit Patrick Raynal). Titre de son dernier bouquin : Cosmos incorporated.
  • Un article intitulé "La possibilité du nul" où il est question de celui-dont-on-ne-doit-pas-dire-le-nom (et pour les deux du fond qui ne suivent pas : c'est pan-sur-le-bec) et des méthodes du si gentil monde de l'édition.


Je bouclerai ce billet en apportant ma contribution par un lien vers une critique de Libé des deux livres de l'américain David Foster Wallace publiés Au diable vauvert.

livres



Tout Rennes bloguera-t-il ?

Où comment qui vivra verra

Après une recherche googlienne sur "tout rennes blogue", j'ai lu les commentaires critiques de blogvert (que je partage) et le message de Hugues encourageant les critiques et remarques. J'en ferai donc deux... ou plutôt trois :

  • le manque d'une page recensant les contributions les plus récentes qui permettrait au visiteur régulier de ne pas avoir à aller chercher dans les 43 bloques les nouveautés.
  • l'absence de flux rss qui permettrait aux internautes habitués de ne pas louper un seul billet, comme pour le très intéressant blogue photo ethiopialives.net par exemple.
  • enfin le nombre de messages par blogue affiché entre parenthèses à côté du nom du quartier donnerait une idée de la dynamique par endroit.


Je rajouterai également un petit bug - à moins que je n'ai pas compris l'interface - quand on est sur la page d'un quartier, le lien intitulé Accueil ne pointe pas sur la page principale http://www.blogrennes.fr/ mais sur la page du quartier où on est déjà, http://www.blogrennes.fr/thabor par exemple. Ce qui ne sert pas à grand chose à première vue.
Ces remarques sont bien évidemment formulées en espérant que le site s'améliore un peu pour que l'opération soit un grand succès qui donne goût aux rennais aux expériences de coopération et de dialogue sur internet.



Live 8

Où comment un clip peut être plus efficace qu'un tableau de statistiques

bijouPetit message musical à caractère informatif. Attention, Quick Time nécessaire.



Glop - Pas glop

Où comment la bonne nouvelle ne suffit pas à effacer la mauvaise

Ce matin dans les dépêches science sur le site du Monde, deux informations. Je commencerai par la "pas glop" pour terminer sur la note d'espoir.

  • Des élus du nord du Mali demandent l'arrêt du stockage de produits toxiques. L'Afrique, dépotoir chimique du monde, j'en parlais déjà . Aujourd'hui, ce sont plusieurs dizaines de tonnes de pesticides obsolètes ( 50 000 T pour l'ensemble de l'Afrique) qui polluent les puits. Ce qui s'ajoute à l'action des produits chimiques dont la zone a été arrosée pour lutter contre les criquets pèlerins. D'après M. Lelrabasse Ag Intallah, député de Kidal contacté par téléphone par l'AFP, "la majorité" des chamelles de la région de Kidal ont "avorté" en 2004 après avoir bu de l'eau ou brouté de l'herbe contaminées par les produits chimiques "déversés" dans la zone pour lutter contre l'invasion acridienne. Le Programme national de lutte contre les pesticides obsolètes indique par ailleurs qu'"un important" puis de la région désertique de Kidal a été fermé après avoir été pollué par des pesticides obsolètes et que du lait de chèvre a été contaminé par de la dieldrine, un produit chimique de la famille des polluants organiques persistants (POP). Pour plus d'informations, consulter la présentation consacrée au Mali de l'atelier régional francophone de formation sur les stocks de pesticides obsolètes en Afrique (12-14 juillet 2005).


  • La bonne nouvelle, une fois n'est pas coutume, nous vient de politiques américains puisque neuf Etats américains s'accordent pour limiter les émissions de gaz. D'après un article du New-York Times, neuf Etats du nord-est des Etats-Unis s'engagent à stabiliser puis réduire de 10 % d'ici 2020 les émissions de gaz à effet de serre (GES) des centrales de production électrique. Il s'agit pour le moment d'un accord de principe qui doit encore être ratifié par les parlements nationaux. Alors que le gouvernement Bush a refusé de signer le protocole de Kyoto, ce sont les Etats qui prennent leur responsabilité. Reste à espérer que ce premier par sera suivi d'un effet boule de neige. Mais tout ça est encore bien insuffisant pour réduire nos émissions de GES d'un facteur 4. Il reste du boulot et à tous les niveaux.


mardi 23 août 2005

Tardi aussi

Où comment BD et anarchisme sont mes deux thèmes du soir, bonsoir !

Le billet précédent m'a ramené à un dossier sur Tardi dans télérama. Il y est bien sûr question du Cri du peuple et de la Commune.

La Commune est un arrêt sur image qui laisse en suspens une espérance magnifique : bâtir un monde meilleur. Si l'expression fait sourire ou hurler certains, je m'en fous. Je sais que l'utopiste est souvent vu comme un gentil crétin, eh bien, je l'accepte !... C'est une période que j'aurais aimé vivre. Je m'identifie à ces gens qui décident de prendre en main leur destin. Ils s'affranchissent du pouvoir central. Ils discutent et ils commencent à prendre des mesures révolutionnaires. Ils suppriment la peine de mort, réglementent le travail des enfants, répondent par l'affirmative à la question : « Faut-il éduquer les filles ? » Les communeux - « communards » est une expression péjorative utilisée par les Versaillais - seront dépossédés de leurs idées, attribuées plus tard à d'autres qui passeront à la postérité, comme Jules Ferry... La Commune est un événement fondateur dont la portée est pratiquement gommée de l'histoire de France. C'était une excellente motivation pour en parler. Grâce au Cri du peuple, j'ai passé quatre ans de ma vie avec les communeux. C'était enthousiasmant.


Tardi © Léa Crespi pour Télérama
Jacques Tardi au Père-Lachaise, à Paris, à l'endroit précis où se déroulèrent les derniers combats de la Commune. La scène est retracée dans "Le Cri du peuple".



Pensée anarchiste et non violence

Où comment la fin ne justifie pas les moyens

Via Rezo.net, un lien vers un document d'une quarantaine de pages de Michel Onfray intitulé La pensée anarchiste et la non-violence. Dans sa conclusion on peut lire :

L’épisode de la Commune de Paris joua également un grand rôle dans l’adoption des doctrines insurrectionnelles. La répression sanglante (30.000 fusillés, 13.400 condamnations, 4.000 déportations) qui acheva la Commune fit naître un féroce esprit de vengeance à l’égard de la bourgeoisie chez la majorité des révolutionnaires socialistes. Ce ressentiment, alimenté par d’innombrables autres répressions, aboutit dix ans plus tard à l’adoption de la "propagande par le fait" par la majorité des anarchistes. (...)

L’anarchisme non-violent n’interdit donc pas réellement d’employer toute forme de contrainte (anarchisme) ou de violence (non-violence), la légitime défense est un droit pour chaque individu ; il considère simplement que la contrainte et la violence ne peuvent jamais être accepté comme principes légitimes sur lequel fonder l’organisation sociale (ce que font les autoritaires) ou sur lequel baser une méthode de transformation sociale (ce que font les insurrectionnels) ; car la contrainte et la violence ne constitueront jamais des remèdes sociaux.

Instituer l’autorité et la violence, c’est se priver de la possibilité de construire un monde meilleur, c’est figer l’imperfection sociale et l’élever au rang de principe indépassable. Mais choisir l’autorité et la violence comme moyen de transformation sociale, c’est reproduire ce qu’on dénonce, c’est considérer qu’en définitive la violence et l’autorité peuvent être des moyens appropriés aux problèmes sociaux. Et si ils le sont aujourd’hui pourquoi pas demain ? Par contre, rejeter dès aujourd’hui l’autorité et la violence c’est refuser de sacrifier le présent à une utopie future rejetée indéfiniment à de meilleurs lendemains. Les principes sur lesquels fonder la société de demain sont déjà pertinents pour transformer la société actuelle. La fin indique les moyens, et en retour les moyens construisent la fin.



Accord occulte sur longue période

Où comment on se comprend entre gens de bonne famille

Lu sur nouvelobs.com :

Télécoms. La Direction de la concurrence dénonce "un accord occulte sur longue période" entre Orange, Bouygues et SFR, accord qui permit notamment à France Telecom, dirigé par Thierry Breton pendant une période, de maintenir sa part de marché juste en deçà des 50%, et donc de garder toute son indépendance tarifaire.

Je suis toujours étonné de la facilité avec laquelle les intérêts financiers permettent de trouver des compromis sur le dos des moins bien munis. J'ai eu en cours l'an dernier un ancien ministre des finances algérien qui avait du négocier la dette de son pays au niveau international. Eh bien tout le processus avait été bloqué par une banque japonaise qui trouvait que les formes n'avaient pas été mises. Et au niveau des créanciers internationaux (clubs de Paris et Londres), s'il y a un problème avec un seul des créanciers, c'est l'ensemble qui fait bloque.



Piratage de BD

Où comment se faire expliquer les choses par BB

Et bien non, il ne s'agit pas de Brigitte Bardot (je m'en voudrais, tiens !) mais de Bruno Bellamy. Bien connu des anciens lecteurs de Casus Belli (je dis ancien parce que je ne sais pas ce qu'il en est actuellement... Le jeu de rôle est-il encore vivant ?), ou des lecteurs de la presse informatique (Le Virus Informatique, Les Puces Informatiques, par ex.), il est également auteur de BD (la série "Sylfeline"). C'est à ce titre qu'il a été interviewé par le site PCInpact.com à propos du piratage de BD sur les réseaux p2p. C'est très intéressant et permet d'avoir le point de vue d'un auteur loin de toute l'agitation du milieu de la musique.
Et pour montrer le style, voici une bellaminette de l'époque Casus pour illustrer un article sur l'univers des princes d'Ambre (licorne inside).
Ambre
J'en entends un dans le fond dire que ça ne ressemble pas à l'univers de Florence Magnin. C'est vrai, mais c'est pas mal quand même.

Ambre



Le retour

Où comment le long silence du blog au fond des bois (je sais ça veut rien dire !).

J'avais découvert son blogue mi-février et il avait rejoint illico mes signets préférés. Mais quelques jours après, elle publiait un billet sur la disparition de Hunther S. Thompson et semblait disparaître également. Il y a trois jours de ça, j'enlevais son lien d'Amnésie temporaire après avoir vérifié une dernière fois qu'elle ne donnaît plus de nouvelles. C'est donc avec surprise et joie que j'ai appris sa réapparition via le blogue de François.
C'est donc vers vous, chère lectrice, cher lecteur, (oui, c'est bien au singulier : un de chaque) que je me tourne pour vous encourager à aller lire ses critiques, ses coups de coeur et autres découvertes dont vous n'auriez jamais espéré entendre parler.

La Muselivre !



lundi 22 août 2005

Quand Noël rencontre Edgar

Où comment donner un peu d'ampleur à la politique.

Je viens de lire coup sur coup deux textes intéressants.

  • Le rapport d'Edgar Morin à propos du Débat National sur les Energie. La version comprenant les conclusions des deux autres rapporteurs est disponible ici. Il indique d'abord des conclusions énergétiques qui tiennent en quatre point avant de développer une conclusion plus générale.
  1. Que les économies (quantitatives) soient compensées par des gains en qualité.
  2. Faire grand effort sur les énergies renouvelables conçues à la fois séparément et comme un tout.
  3. Attendre 2010 pour le nucléaire EPR.
  4. S’orienter vers une politique de civilisation.

A partir des impératifs de sécurité, d’autonomie, de sauvegarde de notre environnement, et inséparablement de promotion de la qualité de la vie, pourra être définie une politique qui ne se bornerait pas à varier taxations, détaxations, contrôles. Ce serait une politique d’orientation, de régulation, de contrôle, de réforme.
La politique d’économie devrait être une politique où la restriction serait synonyme, non de privation, mais de tempérance. Elle comporterait une campagne contre les « intoxications » (auto) et les dilapidations, pour les recyclages et pour la promotion du qualitatif par rapport au quantitatif.
Une telle politique, qui dépasse les simples économies et les simples aménagements, comporterait réorientation et réorganisation, concernant tous les secteurs de la vie sociale et individuelle. (...)

Une nouvelle politique nécessiterait l’action conjointe de l’Etat, des collectivités publiques, des associations privées et des citoyens. Elle appellerait ce qu’un sociologue a appelé une « gouvernance de concertation ». Elle nécessiterait de conjuguer la socio-regulation, l’eco-regulation et l’ego-regulation . Elle devrait affronter non seulement lobbies et corporatismes mais aussi apathie et indifférence. Elle appelle un éveil citoyen lequel se produirait par la prise de conscience des problèmes vitaux qui sont impliqués dans ce mot « énergie ». (...)

Comme la voie suivie jusqu’à présent nous conduit à l’aggravation de tous ces maux et périls, il s’agit par prises de consciences et reformes, de changer de voie, de changer de modèle. Dès lors, le mot de développement, même sous sa forme adoucie de « durable », ne convient plus. Il faudrait concevoir un épanouissement humain.

Le débat n'est plus entre réformistes et révolutionnaires, ni entre contestataires et gestionnaires, mais entre une politique d'accompagnement visant à réduire les inégalités du libéralisme et une politique de transformation structurelle de la société que la gauche n'a pas osé engager lorsqu'elle était au pouvoir, ce qui a conduit au désastre du 21 avril 2002. (...)

Il est temps de rompre avec le modèle de développement industrialiste et d'engager notre pays sur des voies autres que celles tracées par les lobbies du bâtiment, des travaux publics, de l'automobile et du pétrole, de l'agroalimentaire, de la chimie, de l'EDF et du nucléaire ou des industries de l'armement... Dans chacun de ces secteurs, la gauche devra proposer des politiques de reconversion, de formation visant à sécuriser les parcours professionnels de ceux qui y travaillent. (...)

Il ne s'agit donc pas de «moraliser» le capitalisme mais de changer de logique en faisant converger autour d'exigences communes, les mouvements sociaux et la société civile qui contestent cette marchandisation du monde et des hommes.

A l'heure des problèmes écologiques majeurs, chaque citoyen, chaque être humain est concerné. Les changements de comportements peuvent permettre de ralentir la course folle dans laquelle nous sommes embarqués. Mais ces petites rivières ne seront rien si elles ne se rejoignent pas en un grand fleuve que serait la réorientation des objectifs de nos sociétés de la création de valeurs monétaires vers la re-création de lien et de sens entre nous et pour nous.



En vrac

Où comment la lecture de la gazette des communes peut s'avérer riche d'informations.

A noter dans ce n° 31/1801 de la gazette des communes :

  • une double page sur les bretons face aux pollutions maritimes avec un lien vers Vigipol, syndicat mixte de protection et de conservation du littoral nord-ouest de la Bretagne. J'y apprends notamment qu'un quart du trafic maritime mondial transite en Manche pour approvisionner l'Europe du Nord. En 2003, 54 200 navires ont emprunté le chenal de Ouessant, soit un trafic journalier de 700 000 tonnes de pétrole et de 90 000 tonnes d'autres produits dangereux.
  • un article sur les dessertes villes-aéroports qui donne quelques chiffres : Sur les 117 aéroports français qui ont réalisé en 2004 un trafic de 122,8 millions de passagers, l'ensemble Aéroport de Paris (Orly et Roissy) en représente à lui seul plus de 60 %. En ajoutant les six autres aéroports "millionnaires" en nombre de passagers, on constate que 91 % du trafic aérien français est absorbé par 6 % des aéroports. Si l'on inclut dans cet ensemble les dizaines d'aéroports qui traitent annuellement de 100 000 à 1 million de passagers, c'est 99 % du trafic qui se trouve réuni dans un peu plus de 8 % des aéroports.
  • L'annonce de la tentative de record du monde de Jean-Raymond Foynat, dit "J.R.", chef de poste de la police municipale de Chablis (Yonne) et catcheur professionnel. Depuis une importante intervention chirurgicale suite à un infarctus en 2000, il récolte des dons en réalisant des exploits pour la création de villages thérapeutiques pour enfants victimes de pathologies lourdes. Le 25 septembre prochain, il tentera de retenir par le buste deux Cesna et deux Rallye 1000 au décollage !!!


RRRaaaaahhhhh lovely !!!

Où comment la musique adoucit les matinées pluvieuses

Depuis ce matin l'Orchestre de Bretagne répète pour sa représentation de ce soir spéciale John Williams. J'avais entendu le thème d'ET plus tôt dans la matinée, et en ce moment c'est Star Wars qui me caresse les oreilles. Ah que c'est bon !!!



Les listes sont nos amies

Où comment il faut les aimer aussi.

Parce que certains ont du y investir beaucoup de temps, voici deux pages recensant des listes et même parfois des listes de listes. Il y en a pour tous les goûts !



Pascal a dit...

Où comment si c'est pas vrai, c'est pas forcément faux pour autant !

Lu dans cet excellent texte d'Edgar Morin - dont je ne saurais trop recommander la lecture à qui s'intéresse à la complexité du monde - Pour une réforme de la pensée :

Pascal disait que le contraire d'une vérité n'est pas une erreur ; c'est une vérité contraire.

Raffraichissant en ces temps de manichéisme, n'est-il pas ?



dimanche 21 août 2005

Eugen Drewermann

Où comment découvrir un penseur en en cherchant un autre.

Alors que je cherchais des informations sur Edgar Morin et la complexité, je suis arrivé sur le site de Claude Rochet, énarque dont le site est consacré aux sciences de la complexité et à la philosophie politique. Sur sa page principale, il a placé le texte suivant :

Il arrive un moment où la question n'est plus de continuer à accumuler de nouvelles connaissances, de nouveaux discours, d'autres théories encore; tout à coup il s'agit de trouver, avec sa passion, son désir, son instinct, un point fixe d'où l'on puisse maîtriser les choses. La question n'est plus de l'origine des choses et de leur fonctionnement; la question urgente devient soudain celle du sens de ces données (...)

On fait alors l'expérience que ce point vers lequel tout converge, ce centre de la signification de toute chose accessible à la connaissance, ce n'est pas par un effort d'énergie qu'on y accède, au contraire: toute attitude active d'acquisition de connaissances doit céder le pas à une paisible attitude de contemplation, d'écoute, de vision, de descente en soi.

Cette seule chose essentielle, on ne peut pas la forcer, c'est une rencontre, quelque chose qu'on trouve sans le chercher.

Le sens de toute choses, on ne peut l'inventer; la raison dernière des choses, on ne peut la fonder sur la raison: lorsque l'on rencontre cet essentiel, on a le sentiment d'une unité dernière, suprême, le sentiment (...) d'avoir trouvé ses repères, son équilibre intérieur, où tout questionnement est désormais inutile.

L'unique chose qui soit essentielle est enfin trouvée. Et à partir de cette chose, il est enfin permis de vivre.

DrewermannIntrigué, et curieux que je suis, j'ai suivi le lien en bas de page pour en apprendre un peu plus sur l'auteur. Il s'agit de Eugen Drewermann, prêtre, théologien et psychanalyste jungien allemand. Sacré mélange !!

A l'heure des JMJ et de l'exhaltation retransmise en mondovision, cet auteur de quelque soixante ouvrages n’a de cesse de démolir pierre par pierre l’édifice romain, de s’attaquer à ses dogmes et de « libérer la foi de la papauté » comme l'indique cet article du Monde Diplomatique qui lui est consacré en juillet 1997.

Lors de son passage dans une université canadienne, il lui a été posé la question de savoir quelle serait la religion de l'avenir.

"Ce sera une religion qui répondra à trois conditions, a répondu le théologien. Elle devra d'abord inclure la dimension psychologique. Quand les hommes et les femmes que je reçois en consultation parlent de Dieu, ils en viennent tôt ou tard à parler de leur père ou de leur mère... Cela m'attriste beaucoup. Deuxièmement, la religion de l'avenir devra être écologiquement intégratrice. C'est une exigence de l'époque moderne depuis Darwin. La religion et l'éthique sont anthropocentriques. Enfin, la religion de l'avenir sera interculturelle. Actuellement, pour devenir chrétien, il faut d'abord devenir occidental."

Un programme intéressant à mon avis. Quant à Edgar Morin, il n'est certainement pas sur edgar-morin.com. ;-(



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