Amnésie temporaire

vendredi 11 mars 2005

Orcheron

OrcheronSuite d'Abzalon, Orcheron se déroule huit siècles après l'arrivée des colons sur leur nouvelle planète. Huit siècles, le temps pour qu'une nouvelle société se structure et se développe. Les personnages clés d'Abzalon sont devenus autant de héros mythologiques, chacun servant de guide à une partie de la société. On trouve ainsi les djemales, disciples de Qval Djema, qui vouent leur existence à la recherche du "présent", les chasseurs lakchas qui chassent les troupeaux de yonks et approvisionnent les domaines agricoles tenus par les mathelles tandis que les ventresecs vivent en nomade sur le continent du Triangle.

C'est surtout cette construction d'une société et le récit du déséquilibre entre groupes qui grandit en même temps que ceux-ci s'étendent à la surface du continent qui m'ont intéressé. Orcheron est le roman de cette perte d'harmonie : les mathelles cherchent à étendre leur pouvoir séculier, les djemales perdent la substance de l'enseignement de Djema en l'institutionnalisant, et les lakchas, seule force exclusivement masculine dans ce monde matriarcal, rêvent à un pouvoir qui leur semble du. Les ventresecs, nomades, vivent beaucoup plus en harmonie avec ce nouveau monde. Mais chez Bordage, si même les personnages les plus sombres ont toujours des lumières d'humanité en eux, aucun n'est tout blanc pour autant.

Roman de l'harmonie, de son oubli et de ces conséquences, Orcheron m'a transporté. Je parle du livre. Parce que les personnages centraux - Orcheron, Alma et Ankrel - souffrent de l'immensité des plaines dans lesquelles ils évoluent. Ils perdent en consistance ce qu'ils gagnent en espace. L'inverse d'Abzalon et d'Ellula, personnages forts auxquels je m'étais attaché dans le premier tome de ce dyptique.



mardi 8 mars 2005

A vendre

J'ai d'abord trouvé cette histoire rigolote... puis insolite. Et ma petite femme m'a finalement fait remarquer que c'était surtout très triste.

Alors c'est l'histoire d'un mec... il vit à la campagne. Seul, sans doute. Et devant sa maison, qui lui appartient, il a installé un écriteau "A VENDRE". Pourquoi ? Parce que certains s'arrêtent et que comme ça il a des gens à qui parler.



Culture politique

François Léotard, dans l'émission 7 à 8 dimanche soir et dans le zapping du lendemain :

"Ca réduit d'abord intellectuellement. Parce que vous avez des hommes politiques qui lisent un livre tous les six ans, hein... qui sont incultes. Je serai curieux de savoir quel est le dernier livre qu'a lu M. Chirac, M. Gaymard, M. Hollande... Ca m'intéresse. A mon avis, rien... rien."

"Dans la vie politique, il y a un fond de cruauté assez exceptionnel."

C'est toujours intéressant d'avoir un avis éclairé sur la question...



lundi 7 mars 2005

Loin des yeux, loin du coeur...

Le tsunami a décidément des effets inatendus. Et une fois encore, c'est l'Afrique qui trinque.

Les tsunamis qui ont frappé l’Asie en décembre dernier ont permis de redécouvrir des déchets radioactifs immergés illégalement par les pays occidentaux le long des côtes de la corne africaine. C’est ce que révèle un rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, intitulé « Après le tsunami - Une évaluation environnementale préliminaire », publié mercredi.

La suite, chez Afrik.com.

Il s'agit de déchets radioactifs déversés au large des côtes somaliennes, durant les années 80 et 90, par des pays occidentaux et qui sont réapparus au large des côtes de Somalie et du Kenya. Ils sont en état d'usure avancée et déjà, le rapport du PNUE indique qu' « un nombre important d’individus dans les zones somaliennes affectées se plaint de problèmes de santé inhabituels, y compris de problèmes pulmonaires graves et d’infections de la peau ».

Par ailleurs, dès juillet 2004, un article du Corriere della Sera repris par Courrier International, puis par le portail de l'eau Planète Bleue, alertait sur la Somalie, poubelle de l'Europe. Ainsi, le directeur adjoint d'une coopérative de pêcheurs déclarait : "Nous avons relevé de nombreux cas de cécité. Il est parfois possible de pêcher avec les mains : les poissons ne bougent pas, ils ne fuient pas. Quant aux tortues, elles sortent déposer leurs oeufs sur le sable, mais ensuite, au lieu de retourner à l’eau, elles avancent toujours plus loin sur la terre ferme."

Un fonctionnaire de Genève témoignait sous couvert d'anonymat : "Nous savons très bien que le trafic est désormais entre les mains du crime organisé. Dans les pays occidentaux, l’élimination des déchets coûte 250 dollars la tonne ; en Somalie, il ne coûte que 2,5 dollars. Il n’est pas difficile d’imaginer les profits considérables que génère ce trafic. Nous savons que des bateaux naviguent au large des côtes extrêmement poissonneuses de l’Afrique et déchargent tout et n’importe quoi. Les containers qui s’ensablent sur la côte ne sont qu’une infime partie des caisses qui gisent au fond de la mer. C’est surtout là qu’est le danger. Et il ne s’agit pas seulement de substances chimiques toxiques, mais également de déchets radioactifs, provenant de centrales nucléaires, et de déchets plus banals, issus de produits hospitaliers. Lorsque les containers et les citernes, usés et rongés par l’érosion, déverseront leur contenu mortel dans la mer somalienne, ce sera la catastrophe."

Note : le crime organisé commence dès lors que les responsables de ces déchets cherchent à s'en débarasser sans les assumer. Pour mémoire, entre le début des années 50 et 1993, les déchets nucléaires provenant des centrales européennes ont été jetés en mer à partir de navires dans l’Atlantique Nord et entre les îles anglo-normandes et le cap de la Hague. Ce n'est que sous la pression que les gouvernements ont interdit cette pratique.

Greenpeace



dimanche 6 mars 2005

Lost in translation

Qui a dit qu'il n'y avait que des messages sérieux sur mon blog ? La preuve ?

Grâce à http://blogmarks.net/ (dont je n'ai pas compris le fonctionnement tout de suite non plus), j'ai trouvé cette page qui est peut-être à l'origine du très beau film qu'est Lost in translation.

La suite en images...



Les influenceurs

Voici la présentation du service du site Les Influenceurs.

Les Influenceurs est un service de recommandation de bouche à oreille. Les blogueurs etc. peuvent choisir les produits/services/causes qu'ils souhaitent recommander et afficher un logo sur leur site. Les clics sont ensuite comptés afin de pouvoir voir qui recommande quoi.

L'idée est intéressante. Voir à l'usage...

Les Influenceurs
Recommandé par des Influenceurs.


D'un don de la farce

Via les influenceurs (que je ne connaissais pas et dont je n'ai pas encore bien compris le fonctionnement), je suis tombé sur un site formidable : http://www.recupe.net/.

RECUPE - Donner au lieu de jeter
Recommandé par des Influenceurs.

Le principe : des petites annonces, non pour vendre des produits ou services, mais pour les donner ou les offrir. Il y a tant de choses utiles, futiles ou parfois justes belles, qui ne servent pas et finissent à la poubelle faute de repreneur. Ce site permet de mettre à la disposition des autres ce que l'on souhaite. La recherche se fait géographiquement (par département) ou par ordre d'arrivée des annonces.



mercredi 2 mars 2005

Andy Singer - encore !!

Allez, quelques dessins et le lien d'où ça vient : http://cagle.slate.msn.com/ et plus précisément http://cagle.slate.msn.com/news/SingerCars/.



Anti-voitures

Et je ne peux pas résister au plaisir d'une autre couverture. Et tant qu'on est dans le sujet de la-bagnole-qui-pue-et-qui-pollue, je remercie Madame Martin pour le lien vers le blog anti-voitures.

La décroissance



Andy Singer

Je ne peux que vous inviter à découvrir le talentueux Andy Singer. Ses dessins sont notamment repris en France dans le journal La décroissance - le journal de la joie de vivre.

La décroissance



Anti-capitalisme et sorcières néopaïennes

Il y a quelques jours, je m'adonnais tranquillement à mon exercice masochiste préféré - me promener dans des librairires et ne rien acheter, grrrr... - quand je suis tombé sur la couverture du livre de Philippe Pignarre et d'Isabelle Stengers, La sorcellerie capitaliste - pratiques de désenvoûtement (éd. La découverte). Je n'ai pu faire autrement que m'en saisir et exacerber ma curiosité avec la quatrième de couv' (décidément, j'en parle beaucoup de celles-là).

C’est entendu : il existe une horreur économique encore plus cruelle au Sud qu’au Nord. Mais la dénoncer ne suffit pas : si la dénonciation était efficace, il y a longtemps que le capitalisme aurait disparu… Les auteurs appellent « capitalisme » ce système qui s’invente en permanence et nous saisit à travers des alternatives infernales, du type : « Si vous demandez des droits supplémentaires, une augmentation de salaire, vous favorisez les délocalisations et le chômage. » Comment ne pas être paralysé ? D’autres peuples ont appelé cela un système sorcier. Et si ce n’était pas une métaphore ? Et si c’était même le meilleur nom que l’on pouvait donner à la prise que le capitalisme exerce sur nous, nous aidant, du coup, à réfléchir aux manières dont nous pouvons avoir prise sur lui ? Pourquoi avons-nous été si vulnérables à un tel système ? Comment se protéger ? Certaines idées partagées par toute la gauche, et d’abord la croyance dans le « progrès », n’auraient-elles pas donné au capitalisme le moyen de nous rendre impuissants ? En tentant de répondre à ces questions, ce livre ne propose ni un programme, ni une nouvelle théorie. Il vise plutôt à encourager tous ceux et celles qui résistent à la résignation, et dont les réussites toujours partielles doivent être racontées, célébrées, relayées. Car l’émergence d’une alternative, loin de se réduire à l’accumulation de luttes défensives et de postures « révolutionnaires », passe plutôt par la construction patiente et joyeuse d’un autre rapport aux autres et au monde, sans que rien de ce que chaque collectivité expérimente soit passé sous silence. C’est un anticapitalisme pragmatique que les auteurs souhaitent ici mettre en discussion, dans la suite du cri lancé à Seattle : « Un autre monde est possible ! »

Malgré tout l'attrait du bouquin, ma volonté a été la plus forte et il est resté sur le présentoire. Je n'en ai pas moins cherché à en savoir plus, et j'ai découvert à cette occasion le magazine en ligne Périphéries qui publie un long article sur le livre de Philippe Pignarre et d'Isabelle Stengers. Par ricochet, j'ai trouvé au même endroit un autre long article qui aborde le livre Femmes, magie et politique de l'américaine Starhawk (éd. les Empêcheurs de penser en rond) où il est question de sorcières néopaïennes. Tout un programme !

La sorcellerie capitaliste Femmes, magie et politique



lundi 28 février 2005

Traité d'athéologie

Traité d'athéologiePetite parenthèse dans ma boulimie de bouquins de SF, je me lance dans le tout récent Traité d'athéologie de Michel Onfray. Je n'en suis qu'au début de cet essai où l'auteur, par ailleurs créateur de l'Université populaire de Caen, appelle de ses voeux "un athéisme argumenté, construit, solide et militant" (dixit la quatrième de couv'), et déjà je suis interpelé par le passage expliquant l'origine de l'athéisme.



"Certes l'athée existe dans la Bible - Psaumes (X,4 et XIV, 1) et Jérémie (V, 12) -, mais dans l'Antiquité il qualifie parfois, souvent même, non pas celui qui ne croit pas en Dieu, mais celui qui se refuse aux dieux dominants du moment, à leurs formes socialement arrêtées. Longtemps l'athée caractérise la personne qui croit à un dieu voisin, étranger, hétérodoxe. Non pas l'individu qui vide le ciel, mais celui qui le peuple avec ses propres créatures..."

Je dois avouer que je ne connaissais pas cet usage primitif du mot "athée". Après réflexion, il s'explique très bien puisque le désenchantement du monde est tardif dans l'histoire humaine (cf. Max Weber) et que les dieux ou êtres enchantés peuplent l'univers pendant des Siècles.

"De sorte que l'athéisme sert politiquement à écarter, repérer ou fustiger l'individu croyant à un autre dieu que celui dont l'autorité du moment et du lieu se réclame pour asseoir son pouvoir. Car Dieu invisible, inaccessible, donc silencieux sur ce qu'on peut lui faire dire ou endosser, ne se rebelle pas quand d'aucuns se prétendent investis par lui pour parler, édicter, agir en son nom pour le meilleur et le pire. Le silence de Dieu permet le bavardage de ses ministres qui usent et abusent de l'épithète : quiconque ne croit pas à leur Dieu, donc à eux, devient immédiatement un athée. Donc le pire des hommes : l'immoraliste, le détestable, l'immonde, l'incarnation du mal. A enfermer illico ou à torturer, à mettre à mort."

La religion comme levier de pouvoir dans notre monde terrestre. L'exclusion au lieu du relié.

"Difficile dès lors de se dire athée... On est dit tel, et toujours dans la perspective insultante d'une autorité soucieuse de condamner. La construction du mot le précise d'ailleurs : a-thée. Préfice privatif, le mot suppose une négation, un manque, un trou, une démarche d'opposition. Aucun terme n'existe pour qualifier positivement celui qui ne sacrifie pas aux chimères en dehors de cette construction linguistique exacerbant l'amputation : a-thée donc, mais aussi mécréant, a-gnostique, in-croyant, ir-rékigieux, in-crédule, a-religieux, im-pie (l'a-dieu manque à l'appel !) et tous les mots qui procèdent de ceux-là : irréligion, incroyance, impiété, etc. Rien pour signifier l'aspect solaire, affirmateur, positif, libre, fort de l'individu installé au-delà de la pensée magique et des fables."

Où l'on retrouve la difficulté de désigner une idée ou un concept qui se trouve en opposition avec l'ordre des choses tel qu'il est admis par la société. Les partisans de la décroissance soutenable sont confrontés au même problème. En utilisant ce terme de décroissance, ils se situent dans l'anti- et peinent à insuffler une valeur positive à un concept naissant. Les mots désignent nos représentations mentales et, ce faisant, façonnent notre imaginaire. Comment se nettoyer la tête ? En inventant et partageant des améliorations à notre langue. Il y a du pain sur la planche !!



dimanche 27 février 2005

Abzalon

Abzalon... Je me rends compte, alors que j'ai refermé le livre il y a peu de temps, qu'au fil des chapitres je m'étais habitué à cet être hors norme. Mais foin de commentaires trop sentimentaux, commençons par le début.

AbzalonJ'apprécie en général qu'une quatrième de couverture me mette l'eau à la bouche, me promette monts et merveilles, m'appate avec des aventures extraordinaires et des personnages fascinants. Et là, je dois bien avouer ma déception. J'ai trouvé cette quatrième de couv' très décevante. Trop touffue à mon goût, elle m'a longtemps "bloqué", et ce n'est que suite à la lecture récente de 1792 que j'ai passé outre mon aversion première pour me faire un shoot de Bordage avant la parution des Chemins de Damas. Et j'ai fort bien fait de passer outre, croyez-moi !

Alors, l'histoire. De quoi s'agit-il ? On se trouve sur la planète Ester, un monde où un océan bouillonnant sépare un continent nord à la société technologique et un continent sud peuplé par des paysans pacifiques, des types d'amish la polygamie en plus. On suit le parcours d'Abzalon, un homme au physique monstrueux (j'ai pensé à Ron Perlman mais en pire), tueur de femmes, incarcéré dans une prison où la seule loi est celle du plus fort. Et à ce jeu-là, le physique d'Abzalon lui permet d'être parmi les 5 000 rescapés qui sont embarqués dans un vaisseau interstellaire pour un voyage de 120 ans. L'objectif : coloniser une nouvelle planète, Ester étant menacé à moyen terme par son étoile en fin de vie. Laissés à eux-même, les 5 000 bagnards ignorent qu'ils ne sont pas les seuls passagers du vaisseau. En effet, le gouvernement du continent nord a envahi le sud et a embarqué 5 000 habitant(e)s, dont une majorité de femmes, pour ce périlleux voyage. Ces deux groupes sont le jouet de deux factions aux vues mystérieuses - l'Eglise du Moncle d'un côté, les mentalistes de l'autre - dont les conceptions de la nature humaine ne sont pas sans conséquences sur la destinée d'Abzalon et de ses compagnons de fortune.

Ce livre est à l'image du voyage auquel il nous convie : il se situe dans un temps long, ce qui permet de voir les personnages évoluer et de les accompagner durant leur plus ou moins longue existence. La contrepartie est un faux rythme, adapté à la longueur du voyage entrepris. Les personnages sont profondément humains, comme dans tous les Bordage, et l'auteur profite de ce huis-clos pour réfléchir sur l'humain, sa propension à se forger des dogmes et à s'y accrocher par la suite, ainsi que sa volonté de plier son environnement et ses proches à ses croyances. Bref, un voyage plein de fureur pour ses passagers et plein de bonheur pour ses lecteurs. Orchéron m'attend. N'y pensons pas, vivons l'instant présent !!

Tu refuses d'être assimilé aux bourreaux, d'être celui par qui le malheur arrive, et pourtant tu ne peux être dissocié de l'humanité, de ses crimes, de ses injustices. Tu te réfugies derrière une éthique, une morale, mais sache que des millions et des millions d'êtres vivants souffrent au nom de cette éthique, au nom de cette morale. L'intervention, la volonté de convaincre, voilà l'erreur. Eulan Kropt commit cette erreur il y a de cela six mille ans du calendrier estérien : il voulut partager son expérience, mais les mots eux-mêmes sont des pièges tendus par le temps. Et ses proches utilisèrent son discours pour élaborer une religion, pour enclencher les mécanismes enfouis dans leur mémoire profonde. Ils n'agissaient pas par calcul, ils étaient sincères, mais ils ne se rendaient pas compte qu'ils initiaient un nouveau cycle de tourments, qu'ils édifiaient les murs d'une nouvelle prison.

Celui qui ressent est vivant, celui qui veut est mort.



vendredi 25 février 2005

Castoria - bis

Ce que j'aime fouiner sur Internet !! Le billet précédent est à peine enregistré que je tombe sur une seconde critique de Une Société à la dérive, sur Chronic'art cette fois. J'aime tout particulièrement le passage cité en fin d'article.

"Ce qui est à changer, ce sont les attitudes de l’homme contemporain, de la société contemporaine, son idée des fins de la vie, de ce qui est important, de ce que nous sommes et devons être les uns pour les autres. La vraie politique, c’est cela, et en ce sens la vraie question de l’époque est la question politique, et cela à un degré d’autant plus aigu que l’on proclame plus bruyamment le contraire".

Allez hop ! Je mets tout en gras tellement ça me semble important. Et si jamais, par désoeuvrement et pur hasard, je me retrouve dans une librairie généraliste (pas ma petite crèmerie préférée donc !), je sais ce qu'il me reste à acheter.



Pas lu, pas pris !

Une société à la dérive

C'est grâce à Takis Fotopoulos, l'auteur de VERS UNE DEMOCRATIE GENERALE - une democratie directe, economique, ecologique et sociale, dont j'aurais certainement l'occasion de dire tout le bien que je pense, que j'ai mémorisé le nom de Castoriadis. C'est pourquoi je me suis intéressé à la critique du recueil de ses entretiens, Une société à la dérive. Entretiens et débats 1974-1997 (Seuil), que j'ai vu sur le site littéraire de l'Express.


















Selon lui, le dynamisme capitaliste a besoin d'être canalisé par des «types anthropologiques qu'il n'a pas créés et qu'il n'aurait pu créer lui-même»: «Des juges incorruptibles, des fonctionnaires intègres et wébériens, des éducateurs qui se consacrent à leur vocation, des ouvriers qui ont un minimum de conscience professionnelle.» Des «types» légués par des périodes historiques antérieures et que le capitalisme, qui n'en a que faire, détruit: «L'honnêteté, le service de l'Etat, la transmission du savoir, la belle ouvrage, etc.» Ainsi, «de même qu'il vit en épuisant les réserves naturelles», «le capitalisme vit en épuisant les réserves anthropologiques constituées pendant les millénaires précédents». D'où, dans les sociétés d'abondance, la «montée de l'insignifiance», liée à la «transformation des humains en machines à produire et à consommer». Les existences individuelles, de plus en plus dépolitisées, se soumettent au «conformisme généralisé» d'une marchandisation sans limites aboutissant à une «décomposition des sociétés occidentales», mises en danger par «la privatisation, l'apathie, l'inimaginable dégradation du personnel politique».

Je découvre cette idée de types anthropologiques, créés au cours de l'histoire humaine, et que le capitalisme épuiserait de manière comparable aux ressources naturelles. Ainsi, de la même façon que le pétrole est le résultat de phénomènes de sédimentation à l'échelle géologique, on peut considérer les modèles d'êtres humains en société comme le résultat de siècles de maturation. Se pose alors la question de la vitesse à laquelle ces modèles ou "types anthropologiques" se reconstituent.

Je suis bien persuadé que la pensée de castoriadis est d'une richesse impressionnante. Cela fait donc un livre supplémentaire à lire. Si un visiteur de ce modeste espace d'expression qu'est ce blog a eu l'occasion de lire ce livre, je suis tout à fait intéressé pour connaître les impressions ou idées retenues consécutives à la lecture. A bon lecteur, salut !



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