Amnésie temporaire

vendredi 2 septembre 2005

Pour une nouvelle politique énergétique

Où comment fixer un cap et rouler dans une autre direction

Réactions d'Hélène Gassin, chargé de mission énergie à Greenpeace France aux récentes déclarations de Chirac. Il a déclaré lors du lancement de la nouvelle Agence de l'innovation industrielle (AII) à Reims que "le prix du pétrole risque d'être durablement élevé" et que "le renouveau de notre politique énergétique est indispensable". Ce renouveau "passe par des politiques d'économies d'énergie, mais aussi par la mise au point de nouvelles technologies." Toujours selon M. Chirac, "c'est une nécessité pour la planète. C'est aussi un marché dont le potentiel est gigantesque."

Pour rappel, dans le cadre de la Loi sur l'énergie adoptée récemment, la France s'est engagée à diviser par 4 ses émissions de CO2. Or, ce n'est pas le nucléaire qui va nous aider car nos voitures, nos camions ne marchent pas au nucléaire ! L'état doit promouvoir le fret, travailler sur la réduction des circuits de distributions, soutenir le développement des transports en commun efficaces etc... Nous devons anticiper, avoir une longueur d'avance. Par exemple, lorsqu'une municipalité décide d'implanter une zone commerciale, elle doit tenir compte, entre autres, des déplacements que cela engendrera. Il faut être à l'écoute des habitants pour développer des transports publics adaptés à leurs besoins . C'est plutôt vers ce genre d'innovation politique et sociale que les financements devraient aller.

Ce qui me semble intéressant dans ces remarques, c'est que les innovations vers lesquelles il faut tendre sont principalement de nature politiques et sociales, plutôt que technologiques. Que l'on ne me fasse pas dire ce que je n'ai pas écrit. Les innovations technologiques sont utiles et nécessaires. Mais elles seront largement inopérantes si on continue de reproduire les schémas de ces cinquante dernières années en matière d'aménagement urbain ou de prise de décision. Il est nécessaire d'intégrer les questions énergétiques et environnementales au sens large dans l'ensemble de nos aménagements en pensant non pas aux prochaines élections mais aux prochaines générations. Et pour que cela ne reste pas à l'état de doux rêve, il me semble important de porter ces préoccupations au niveau local.

Plus facile à dire qu'à faire et il y a tant à faire. Certes.
Mais le coût de l'inaction est bien plus important.



jeudi 1 septembre 2005

Laissons la voiture au garage

Où comment le vélo c'est tellement mieux

Deux infos trouvées sur le blogue http://antivoitures.free.fr/.

choc
Tout d'abord ce graphique (Source : BPA - Bureau Suisse de Prévention des Accidents) qui indique la probabilité pour un piéton d'être tué dans une collision avec une voiture de tourisme en fonction de la vitesse de celle-ci lors du choc. Instructif ! A 70 km/h, on a toutes les chances d'y passer. A 50 km/h, on a sept chances sur dix d'y rester. Or, à 30 km/h, la probabilité tombe à 15 %. Ce qui reste élevé bien entendu mais beaucoup moins important qu'à 50 km/h.
Conclusion : il vaut mieux éviter tout contact avec une voiture en mouvement. Si vous vous trouvez dans l'impossibilité de faire autrement, choisissez une voiture qui roule à faible allure !

selle Ensuite ce site, Tous en selle, qui propose de comptabiliser les km faits à vélo par toute personne enregistrée, et de les transformer en litres d'essence économisés, kg de CO2 non rejetés et euros gagnés. L'initiative me semble plutôt sympathique, mais tant qu'à comptabiliser mes km de vélo, j'aimerais autant afficher les compteurs sur mon propre site. A voir, donc.



mercredi 31 août 2005

Maman, j'ai rétréci le gapsi !

Où comment le temps de cerveau pourrait être utilisé à bon escient

No Waste Like Home
J'apprends par un billet du blog Alternative Energy que les anglais sont, encore une fois, plus rapide que nous.
Alors que nous nous débattons avec des programmes pédagogiques comme Vis ma vie, On a échangé nos mamans ou encore Super Nanny, les anglais de la BBC ont diffusé mi-août le premier épisode de "No Waste Like Home". Dont le principe s'apparente à celui des chasseuses de poussière que l'on a pu voir sur M6 au printemps, mais dont l'intérêt est qu'il ne s'agit plus de chasser les moutons mais le gaspillage dans la maison.

Et les résultats sont impressionnants !
En deux semaines, grâce aux conseils de la présentatrice, une famille de cinq personnes a réduit ses déchets ménagers de 94 %, la nourriture gachée de 60 % et la consommation de gaz de 63 % !!!!! Ce qui n'était pas réellement difficile puisqu'ils chauffaient leur logement 24h/24 à 28°C ! En deux semaines, la famille a économisé 419 £ (612 €), soit une économie annuelle de plus de 10 000 £ (14 600 €) !!

Je suis à la fois impressionné et choqué par ces chiffres. Qu'il existe une telle marge de manoeuvre et surtout qu'elle soit inexploitée actuellement donne une idée du potentiel réalisable en lançant une grande campagne d'économies d'énergie. La technologie pourra nous aider mais ne nous sauvera pas. Il faut surtout changer nos comportements et investir dans l'efficacité énergétique. Ca devrait sauter aux yeux de nos politiques.

Lien vers Penney Poyzer's Energy Efficient Home.



lundi 29 août 2005

«Le scandale, c'est la voiture qu'on met entre nos mains»

Où comment je ne vais pas faire mes courses à 115 km/h sur autoroute

Entretien avec Pierre Radanne, ancien président de l'ADEME, aujourd'hui dans Libé.

Cette mesure suffirait-t-elle à compenser la hausse du prix de l'essence ?

Loin de là. D'abord, ce n'est pas sur les autoroutes qu'on fait le plus de kilomètres, c'est en ville. En termes de consommation d'essence, d'émissions de gaz à effet de serre et de pollution, il y aurait beaucoup plus de gains à ramener la vitesse en ville à 30 km/heure, afin de fluidifier la circulation et d'éviter les à-coups. Ensuite, on vit quand même dans un pays incroyable où sont autorisées des voitures dont la vitesse de pointe est bien supérieure à la vitesse admise ! Entre une voiture qui fait du 140 km/h et une autre qui fait du 220 km/h, la consommation d'essence, en ville, double ! Car le moteur de la seconde est réglé pour atteindre les 220 km/h. Le vrai scandale aujourd'hui n'est donc pas tant le comportement des gens en terme de vitesse, mais le véhicule qu'on nous met entre les mains. Il n'a plus rien à voir avec ce qu'il faudrait pour combattre pollution et consommation excessive de pétrole. L'essentiel de la vie quotidienne, c'est une personne seule dans sa voiture pour faire quelques kilomètres à moins de 90 km/h. Et les constructeurs, eux, nous vendent des voitures pour des usages exceptionnels ! C'est ça le grand gaspillage !

Que faudrait-il faire ?

La vraie mesure serait une réglementation à l'intérieur de l'UE qui oblige les constructeurs à vendre des voitures dont la vitesse de pointe serait inférieure à la vitesse autorisée. Le potentiel de gains en vies humaines, en argent (les voitures seraient moins chères à l'achat), en pollution, en consommation de pétrole, serait considérable. Et il ne faut pas croire que les gens y seraient hostiles. A l'Ademe, on avait fait un sondage auprès des Français sur cette question du bridage des moteurs et on avait constaté que le taux d'adhésion était de 80 % !

Voilà une piste d'action intéressante sur un secteur où il est extrêmement difficile d'agir. La question est : à quel prix du barril de pétrole ces actions devriendront-elles envisageables par les gouvernements ?
Notre organisation, notre mode de vie, notre société sont tellement pétro-dépendants... Comment s'imaginer qu'une transition d'une telle ampleur puisse se faire en douceur ?



jeudi 25 août 2005

Glop - Pas glop

Où comment la bonne nouvelle ne suffit pas à effacer la mauvaise

Ce matin dans les dépêches science sur le site du Monde, deux informations. Je commencerai par la "pas glop" pour terminer sur la note d'espoir.

  • Des élus du nord du Mali demandent l'arrêt du stockage de produits toxiques. L'Afrique, dépotoir chimique du monde, j'en parlais déjà . Aujourd'hui, ce sont plusieurs dizaines de tonnes de pesticides obsolètes ( 50 000 T pour l'ensemble de l'Afrique) qui polluent les puits. Ce qui s'ajoute à l'action des produits chimiques dont la zone a été arrosée pour lutter contre les criquets pèlerins. D'après M. Lelrabasse Ag Intallah, député de Kidal contacté par téléphone par l'AFP, "la majorité" des chamelles de la région de Kidal ont "avorté" en 2004 après avoir bu de l'eau ou brouté de l'herbe contaminées par les produits chimiques "déversés" dans la zone pour lutter contre l'invasion acridienne. Le Programme national de lutte contre les pesticides obsolètes indique par ailleurs qu'"un important" puis de la région désertique de Kidal a été fermé après avoir été pollué par des pesticides obsolètes et que du lait de chèvre a été contaminé par de la dieldrine, un produit chimique de la famille des polluants organiques persistants (POP). Pour plus d'informations, consulter la présentation consacrée au Mali de l'atelier régional francophone de formation sur les stocks de pesticides obsolètes en Afrique (12-14 juillet 2005).


  • La bonne nouvelle, une fois n'est pas coutume, nous vient de politiques américains puisque neuf Etats américains s'accordent pour limiter les émissions de gaz. D'après un article du New-York Times, neuf Etats du nord-est des Etats-Unis s'engagent à stabiliser puis réduire de 10 % d'ici 2020 les émissions de gaz à effet de serre (GES) des centrales de production électrique. Il s'agit pour le moment d'un accord de principe qui doit encore être ratifié par les parlements nationaux. Alors que le gouvernement Bush a refusé de signer le protocole de Kyoto, ce sont les Etats qui prennent leur responsabilité. Reste à espérer que ce premier par sera suivi d'un effet boule de neige. Mais tout ça est encore bien insuffisant pour réduire nos émissions de GES d'un facteur 4. Il reste du boulot et à tous les niveaux.


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