Amnésie temporaire

mardi 6 septembre 2005

Un point sur l'état de la pile de la table de chevet

Où comment je ne sais plus quel livre lire ensuite

Je dois bien avouer que je suis un peu paumé en ce moment en ce qui concerne mes lectures. J'ai deux types de livre en attente : les romans de SF et les essais. Pas du tout le même genre de lecture, n'est-il pas ? Je vais lister les principaux livres et les classer en même temps du prochain livre jusqu'à celui qui peut encore attendre un bon moment.

Commençons par la SF :

  1. Mondes et démons de Juan Miguel Aguilera (éd. Diable Vauvert), dédicacé lors du salon Etonnants Voyageurs 2005.
  2. Transparences de Ayerdhal (éd. Diable Vauvert), en attente depuis un bon moment déjà.
  3. L'affaire Jane Eyre de Jasper Fforde (éd. Fleuve Noir), que l'on m'a énormément conseillé.
  4. Wonderful de David Calvo (éd. J'ai lu), dont j'avais oublié que je l'avais alors que l'auteur passait en dédicace chez Critic.
  5. Le monde inverti de Christopher Priest (éd. Folio SF), le livre qui l'a lancé.
  6. Darwinia de Robert Charles Wilson (éd. Folio SF), qui est donc en fin de liste.

Pour ce qui est des essais, ça pourrait donner ceci :

  1. Les sept habitudes de ceux qui réalisent tout ce qu'ils entreprennent de Stephen R. Covey (éd. First Editions), parce que j'ai du train demain et après-demain et que je commence un nouveau boulot (oui, je m'excuse presque un peu de le lire : pas assez intellectuel !! ;-) ).
  2. La sorcellerie capitaliste de Philippe Pignarre et Isabelle Stengers (éd. La découverte), livre qui titille vraiment ma curiosité.
  3. Approches spirituelles de l'écologie coordonné par Frédéric Paul Piguet (éd. Charles Léopold Mayer), parce qu'une approche purement économiste ou technique de l'écologie occulterait le lien à l'homme.
  4. L'effet de serre de Hervé Le Treut et Jean-Marc Jancovici (éd. Flammarion, collection Champs), parce que le temps presse.
  5. Reconsidérer la richesse de Patrick Viveret (éd. de l'Aube), parce qu'il peut être salutaire d'oser penser différemment.
  6. Gauches et gauchisme de Octavio Rodriguez-Araujo (éd. l'Atalante), pour mettre en perspective.
  7. Europe, la trahison des élites de Raoul Marc Jennar (éd. Fayard), pour essayer de me faire une idée.

Voilà voilà. Ca en fait quelques uns. Si vous avez des conseils sur certains de ces livres, je suis tout à fait preneur. Cela me permettra de faire avancer ou reculer le bouquin dans la liste ! Bon, c'est pas tout mais j'ai la Horde du Contrevent de Alain Damasio à finir moi !!



Le prestige

Où comment une SF ambitieuse est - encore - possible

SF ambitieuse ? Non, je ne parle pas de Star Wars, Matrix, ou d'un quelconque autre blockbuster hollywoodien. Je parle de littérature. Je parle d'un écrivain qui au-delà de toute aventure spatiale ou description d'un monde futuriste forcément sombre, cherche à travers ses mots à explorer sans doute son thème favori : l’effondrement de la réalité.

Le PrestigeJe parle effectivement de Christopher Priest, auteur exigeant, dont j'avais déjà parlé ici, ici et encore . J'ai fini ce week-end Le Prestige, roman sur l'affrontement de deux magiciens (au sens d'illusionistes) à la fin du 19ème Siècle. Le bouquin m'a beaucoup plu. Priest se fait lui-même prestidigitateur pour nous emmener là où il le souhaite à travers la lecture des journaux intimes des deux protagonsites. Comme il le dit lui même : J’aime proposer au lecteur cette sorte de défi, l’emmener par la main, et puis le lâcher dans un virage ! A noter, le final particulièrement excellent qui laisse le lecteur dans le même état que le spectateur du projet Blair Witch.

La bonne nouvelle que j'ai apprise en préparant ce billet, c'est qu'il existe un projet semble-t-il bien avancé de film basé sur Le Prestige. L'excellente nouvelle, c'est que le réalisateur ne serait autre que Christopher Nolan (Memento, Insomnia, Batman begins) ! Et d'après ce compte-rendu de la WorldCon (World Science Fiction Convention) qui s'est tenue cette année à Glasgow, la production pourrait démarrer au mois de novembre.

Le Prestige

Enfin, je voudrais signaler cet entretien avec Christopher Priest réalisé par le Cafard Cosmique aux Utopiales de Nantes en 2004. On y apprend notamment que l'auteur a deux enfants... des jumeaux. Ce qui ne surprendra pas le lecteur attentif compte tenu de la permanence du thème du double dans ses livres.



Limitation aux situations moyennes

Où comment il est très difficile de vraiment envisager le pire

Un entretien dans le Libé du 02 septembre avec Patrick Lagadec, spécialiste de la gestion de crise. Il pointe du doigt un élément qui me semble important dans le cadre de la gestion de crises. Ce qui est particulièrement intéressant, c'est que cela s'applique aussi à la gestion des problèmes globaux, qu'ils soient écologiques (le réchauffement climatique), économiques (l'ère de l'énergie chère) ou civilisationnels (l'impossibilité de la généralisation d'un mode de société basé sur le développement et la croissance économique).

Un nouvel exemple d'un problème plus fondamental, classique des situations de crise : aller au-delà des cadres mentaux habituels ne nous est pas aisé, pour les dirigeants comme pour la population. Les uns et les autres, nous sommes enclins à limiter nos réflexions et nos actions aux situations moyennes. (...)

Mon expérience des exercices de crise ou des colloques sur le sujet montre que, si vous proposez de travailler sur l'extrême ou l'inconcevable, vous déstabilisez vos interlocuteurs. Ce qui est extrême est insignifiant, dit-on souvent. Or c'est justement de cela qu'il s'agit lorsqu'il faut se préparer ou réagir à un événement comme le cyclone Katrina où chacun des éléments de la crise ­ les digues qui lâchent, les pillages, la difficulté à évacuer les personnes restées sur place... ­ sort des cadres. Je ne suis pas sûr que l'on aurait accepté d'émettre l'hypothèse d'une interruption des vols d'hélicoptères parce qu'ils se font tirer dessus par des individus armés dans une simulation de crise. Impossible, se serait-on écrié. Il est indispensable d'être excellent à l'intérieur des cadres habituels pour la plupart des situations. Mais oser se poser des questions hors cadre, c'est là qu'on nous attend, décideurs, experts, grand public.

Nous sommes tous actuellement dans la situation de l'habitant de la Nouvelle Orléans qui sait qu'un ouragan potentiellement dévastateur arrive et qui ne veut ou ne peut pas partir. Nous sommes des habitants de la Terre, des ouragans arrivent, et nous envisageons juste de fermer les volets et d'acheter quelques bouteilles d'eau et boîtes de conserve.

Oser poser des questions hors cadre est extrêmement difficile. Nos hommes politiques, dans leur très très grande majorité, ne le peuvent pas, ne le conçoivent même pas. Ne les attendons pas !



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