Amnésie temporaire

vendredi 25 février 2005

Castoria - bis

Ce que j'aime fouiner sur Internet !! Le billet précédent est à peine enregistré que je tombe sur une seconde critique de Une Société à la dérive, sur Chronic'art cette fois. J'aime tout particulièrement le passage cité en fin d'article.

"Ce qui est à changer, ce sont les attitudes de l’homme contemporain, de la société contemporaine, son idée des fins de la vie, de ce qui est important, de ce que nous sommes et devons être les uns pour les autres. La vraie politique, c’est cela, et en ce sens la vraie question de l’époque est la question politique, et cela à un degré d’autant plus aigu que l’on proclame plus bruyamment le contraire".

Allez hop ! Je mets tout en gras tellement ça me semble important. Et si jamais, par désoeuvrement et pur hasard, je me retrouve dans une librairie généraliste (pas ma petite crèmerie préférée donc !), je sais ce qu'il me reste à acheter.



Pas lu, pas pris !

Une société à la dérive

C'est grâce à Takis Fotopoulos, l'auteur de VERS UNE DEMOCRATIE GENERALE - une democratie directe, economique, ecologique et sociale, dont j'aurais certainement l'occasion de dire tout le bien que je pense, que j'ai mémorisé le nom de Castoriadis. C'est pourquoi je me suis intéressé à la critique du recueil de ses entretiens, Une société à la dérive. Entretiens et débats 1974-1997 (Seuil), que j'ai vu sur le site littéraire de l'Express.


















Selon lui, le dynamisme capitaliste a besoin d'être canalisé par des «types anthropologiques qu'il n'a pas créés et qu'il n'aurait pu créer lui-même»: «Des juges incorruptibles, des fonctionnaires intègres et wébériens, des éducateurs qui se consacrent à leur vocation, des ouvriers qui ont un minimum de conscience professionnelle.» Des «types» légués par des périodes historiques antérieures et que le capitalisme, qui n'en a que faire, détruit: «L'honnêteté, le service de l'Etat, la transmission du savoir, la belle ouvrage, etc.» Ainsi, «de même qu'il vit en épuisant les réserves naturelles», «le capitalisme vit en épuisant les réserves anthropologiques constituées pendant les millénaires précédents». D'où, dans les sociétés d'abondance, la «montée de l'insignifiance», liée à la «transformation des humains en machines à produire et à consommer». Les existences individuelles, de plus en plus dépolitisées, se soumettent au «conformisme généralisé» d'une marchandisation sans limites aboutissant à une «décomposition des sociétés occidentales», mises en danger par «la privatisation, l'apathie, l'inimaginable dégradation du personnel politique».

Je découvre cette idée de types anthropologiques, créés au cours de l'histoire humaine, et que le capitalisme épuiserait de manière comparable aux ressources naturelles. Ainsi, de la même façon que le pétrole est le résultat de phénomènes de sédimentation à l'échelle géologique, on peut considérer les modèles d'êtres humains en société comme le résultat de siècles de maturation. Se pose alors la question de la vitesse à laquelle ces modèles ou "types anthropologiques" se reconstituent.

Je suis bien persuadé que la pensée de castoriadis est d'une richesse impressionnante. Cela fait donc un livre supplémentaire à lire. Si un visiteur de ce modeste espace d'expression qu'est ce blog a eu l'occasion de lire ce livre, je suis tout à fait intéressé pour connaître les impressions ou idées retenues consécutives à la lecture. A bon lecteur, salut !



Calendrier

février 2005 »
lunmarmerjeuvensamdim
123456
78910111213
14151617181920
21222324252627
28

Parse error: syntax error, unexpected T_CONSTANT_ENCAPSED_STRING, expecting ')' in /mnt/132/sdb/e/9/amnesietemporaire/dotclear/ecrire/tools/bbclone/var/access.php on line 700