Amnésie temporaire

lundi 29 août 2005

Résister au changement

Où comment le temps de cerveau disponible est bien employé

Le billet précédent m'a remémoré celui lu chez Karl au début du mois d'août. Il écrivait à propos du système social aux Etats-Unis et du fait que ses plus grandes victimes n'étaient pas forcément les personnes qui aspirent le plus à le changer. Pourquoi ?

En fait, force est de constater qu'ils sont parfois les plus grands avocats du système. Peu importe le nombre de douleurs, de coups, d'inégalités, car si en vous subsiste comme valeur fondamentale, la notion de pouvoir avoir une réussite individuelle, rien ne pourra vous faire changer de système.

Intéressant comment on peut s'accrocher à quelque chose qui nous nuit. Le système de valeurs d'une société est sans doute une des choses les plus difficile à faire évoluer. Hors notre modèle de développement nous mène droit dans le mur. Nous sommes avides de croissance parce que nous avons basé dessus le fonctionnement de notre société. Et cette croissance, nous la construisons à nos dépends. Nous avons donc construit une machine infernale, qui nous détruit, et que pourtant nous cherchons avant tout à alimenter. Comportement suicidaire ? Sans aucun doute ! Est-il possible d'en changer ? Pas évident tant que nous ne changerons pas au niveau individuel. La tâche est rude, mais le défi passionnant !



Alain Damasio raconte...

Où comment on voit mieux la poutre dans l'oeil du voisin

Lu dans l'excellent La Horde du Contrevent d'Alain Damasio que je suis en train de dévorer :

Comment font-ils, ceux qui sassent à l'ombre des tours toute la journée ? s'indigne Coriolis.
J'eus envie de lui répondre sur le fond :
- Ils regardent les palais perchés là-haut et ils rêvent d'un vélivélo, voilà comment ils font ! Un seul racleur qui réussit suffit à faire croire aux autres qu'ils ont tous leur chance. L'exploitation inepte qu'ils subissent tient parce qu'ils envient ceux qui les exploitent. Les voir flotter là-haut ne les révolte pas : ça les fait rêver ! Et le pire est qu'on leur fait croire que seul l'effort et le mérite les feront dépasser cinquante mètres d'altitude ! Alors ils filtrent, et ils tamisent, et ils raclent le lit du fleuve jusqu'à atteindre ce sentiment de mériter... Mais quand ils l'atteignent, ils comprennent que personne, nulle part, ne peut juger de leur effort, qu'aucun acheteur ne reconnaît la valeur de ce qu'ils font. Qu'il n'y a pas de juge suprême des mérites, juste des marchands qui paient une matière première et qui la revendent quatre-vingt mètres plus haut le double de ce qu'ils l'ont payée. Ici, on les appelle les "monteurs d'escaliers". Alors le racleur prend la rage. Sauf que la rage, quand elle ne peut exploser, ou transformer ce qui la cause, finit par imploser ! Elle se retourne en rancoeur, elle s'introjecte en haine de soi et des autres, en cynisme triste, elle se distille en mesquineries fielleuses, elle se déverse par saccades sur les plus proches : la femme, les amis, les gosses...



«Le scandale, c'est la voiture qu'on met entre nos mains»

Où comment je ne vais pas faire mes courses à 115 km/h sur autoroute

Entretien avec Pierre Radanne, ancien président de l'ADEME, aujourd'hui dans Libé.

Cette mesure suffirait-t-elle à compenser la hausse du prix de l'essence ?

Loin de là. D'abord, ce n'est pas sur les autoroutes qu'on fait le plus de kilomètres, c'est en ville. En termes de consommation d'essence, d'émissions de gaz à effet de serre et de pollution, il y aurait beaucoup plus de gains à ramener la vitesse en ville à 30 km/heure, afin de fluidifier la circulation et d'éviter les à-coups. Ensuite, on vit quand même dans un pays incroyable où sont autorisées des voitures dont la vitesse de pointe est bien supérieure à la vitesse admise ! Entre une voiture qui fait du 140 km/h et une autre qui fait du 220 km/h, la consommation d'essence, en ville, double ! Car le moteur de la seconde est réglé pour atteindre les 220 km/h. Le vrai scandale aujourd'hui n'est donc pas tant le comportement des gens en terme de vitesse, mais le véhicule qu'on nous met entre les mains. Il n'a plus rien à voir avec ce qu'il faudrait pour combattre pollution et consommation excessive de pétrole. L'essentiel de la vie quotidienne, c'est une personne seule dans sa voiture pour faire quelques kilomètres à moins de 90 km/h. Et les constructeurs, eux, nous vendent des voitures pour des usages exceptionnels ! C'est ça le grand gaspillage !

Que faudrait-il faire ?

La vraie mesure serait une réglementation à l'intérieur de l'UE qui oblige les constructeurs à vendre des voitures dont la vitesse de pointe serait inférieure à la vitesse autorisée. Le potentiel de gains en vies humaines, en argent (les voitures seraient moins chères à l'achat), en pollution, en consommation de pétrole, serait considérable. Et il ne faut pas croire que les gens y seraient hostiles. A l'Ademe, on avait fait un sondage auprès des Français sur cette question du bridage des moteurs et on avait constaté que le taux d'adhésion était de 80 % !

Voilà une piste d'action intéressante sur un secteur où il est extrêmement difficile d'agir. La question est : à quel prix du barril de pétrole ces actions devriendront-elles envisageables par les gouvernements ?
Notre organisation, notre mode de vie, notre société sont tellement pétro-dépendants... Comment s'imaginer qu'une transition d'une telle ampleur puisse se faire en douceur ?



Et pendant ce temps-là chez les Verts

Où comment il peut être parfois difficile de trouver un bon parti à ses idées

Une dépêche de l'AFP indiquait vendredi que Michèle Rivasi, éphémère directrice de Greenpeace France, avait adhéré chez les Verts.

Au PS, "j'espérais que la dimension de l'environnement serait prise en compte, mais je n'ai pas trouvé d'écho", a indiqué à l'AFP, lors de l'université des Verts à Grenoble, celle que l'on avait surnommée "l'écolo du PS". "C'est un parti très conservateur", estime-t-elle. (...)

Elle voudrait que soit créé "un énorme ministère du Développement durable", et se dit favorable à une sixième République, "pour réhabiliter le rôle des élus".

Ah oui... m'étonne pas qu'elle se soit sentie à l'étroit au PS.



Ouragan

Où comment il vaut mieux être ailleurs

Via Le Phare, un lien vers le site officiel de la Nouvelle Orléans où l'on peut suivre l'approche du centre de l'ouragan. Effrayant.



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