Amnésie temporaire

lundi 7 mars 2005

Loin des yeux, loin du coeur...

Le tsunami a décidément des effets inatendus. Et une fois encore, c'est l'Afrique qui trinque.

Les tsunamis qui ont frappé l’Asie en décembre dernier ont permis de redécouvrir des déchets radioactifs immergés illégalement par les pays occidentaux le long des côtes de la corne africaine. C’est ce que révèle un rapport du Programme des Nations Unies pour l’Environnement, intitulé « Après le tsunami - Une évaluation environnementale préliminaire », publié mercredi.

La suite, chez Afrik.com.

Il s'agit de déchets radioactifs déversés au large des côtes somaliennes, durant les années 80 et 90, par des pays occidentaux et qui sont réapparus au large des côtes de Somalie et du Kenya. Ils sont en état d'usure avancée et déjà, le rapport du PNUE indique qu' « un nombre important d’individus dans les zones somaliennes affectées se plaint de problèmes de santé inhabituels, y compris de problèmes pulmonaires graves et d’infections de la peau ».

Par ailleurs, dès juillet 2004, un article du Corriere della Sera repris par Courrier International, puis par le portail de l'eau Planète Bleue, alertait sur la Somalie, poubelle de l'Europe. Ainsi, le directeur adjoint d'une coopérative de pêcheurs déclarait : "Nous avons relevé de nombreux cas de cécité. Il est parfois possible de pêcher avec les mains : les poissons ne bougent pas, ils ne fuient pas. Quant aux tortues, elles sortent déposer leurs oeufs sur le sable, mais ensuite, au lieu de retourner à l’eau, elles avancent toujours plus loin sur la terre ferme."

Un fonctionnaire de Genève témoignait sous couvert d'anonymat : "Nous savons très bien que le trafic est désormais entre les mains du crime organisé. Dans les pays occidentaux, l’élimination des déchets coûte 250 dollars la tonne ; en Somalie, il ne coûte que 2,5 dollars. Il n’est pas difficile d’imaginer les profits considérables que génère ce trafic. Nous savons que des bateaux naviguent au large des côtes extrêmement poissonneuses de l’Afrique et déchargent tout et n’importe quoi. Les containers qui s’ensablent sur la côte ne sont qu’une infime partie des caisses qui gisent au fond de la mer. C’est surtout là qu’est le danger. Et il ne s’agit pas seulement de substances chimiques toxiques, mais également de déchets radioactifs, provenant de centrales nucléaires, et de déchets plus banals, issus de produits hospitaliers. Lorsque les containers et les citernes, usés et rongés par l’érosion, déverseront leur contenu mortel dans la mer somalienne, ce sera la catastrophe."

Note : le crime organisé commence dès lors que les responsables de ces déchets cherchent à s'en débarasser sans les assumer. Pour mémoire, entre le début des années 50 et 1993, les déchets nucléaires provenant des centrales européennes ont été jetés en mer à partir de navires dans l’Atlantique Nord et entre les îles anglo-normandes et le cap de la Hague. Ce n'est que sous la pression que les gouvernements ont interdit cette pratique.

Greenpeace



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